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2009-10-14T21:22:00+02:00

La bande dessinée : un « art sans mémoire » ?

Publié par Caro

C'est le thème d'un colloque international qui aura lieu les 10 et 11 juin 2010 à Médiadix (Pôle des Métiers du livre de l’Université Paris Ouest). Organisé par le LabSIC (Laboratoire des Sciences de l’Information et le Communication de l’université Paris 13) et Médiadix (le centre de formation continue aux carrières des Bibliothèques de l’université Paris Ouest, Nanterre-La Défense), ce colloque international entend s'interroger sur l' inscription dans le temps d’une bande dessinée volontiers considérée comme une « anti-culture » et uniquement « consommable ».


"Notre objectif est d''examiner les initiatives et dispositifs permettant à une industrie culturelle de se constituer en patrimoine. [...]

La question de l'inscription dans le temps de la BD se pose puisque son système éditorial semble privilégier la mise au point de « nouveautés » susceptibles de prendre place dans une véritable “guerre des étals” et donner ainsi raison à Thierry Groensteen qui qualifie la bande dessinée d’“art sans mémoire” et affirme : “La bande dessinée est un art qui cultive volontiers l’amnésie et n’a pas grand souci de son patrimoine”. La série et le personnage, dont la longévité dépasse parfois celle de leur créateur, semblent incarner cette temporalité relevant d’une loi du marché et transformant l’auteur en simple “repreneur”. La bande dessinée relèverait donc pleinement de la logique d’industries culturelles synonymes, selon Théodor Adorno, d’”anti-culture” car fondées sur la reprise et la mise au goût du jour de choses déjà produites plutôt que sur l’exploration des possibilités artistiques qu’elle offre.

 

Nous nous proposons d’interroger ce qui fait force de vérité et d’aborder une dimension du “9e art” qui semble tout sauf évidente : quelles valeurs et quelles formes acquièrent pour la bande dessinée l’inscription dans un passé ? Si l’on pose à l’inverse que le « 9e art » ne relève pas seulement du “consommable” et du “jetable”, on peut s’intéresser aux initiatives visant à faire de la bande dessinée le témoin privilégié d’une histoire de l’art et de l’évolution de nos sociétés (comme, par exemple, dans le cadre d’expositions comme Vraoum !), mais également aux efforts de professionnels de la chaîne du livre (éditeurs, libraires ou bibliothécaires) pour administrer des collections ou faire valoir un “fonds” proposant des œuvres remontant aux origines de la “franco-belge” (voire au-delà) ou issues d’autres horizons. On peut aussi citer les créations d’auteurs faisant de l’inscription dans le temps (que celui-ci prenne la forme d’une histoire ou d’une mémoire) l’instrument d’une autre pratique et vision du “9e art”.

 

Trois axes seront abordés dans ce colloque :

- la BD : quel héritage ? : quel est le legs du 9ème art, que ce soit dans ses formes, sa valeur pour l'histoire de l'art et l'histoire culturelle, son intégration dans des activités d'enseignement ou comme médiation culturelle...

- Quel rôle d'un fonds de bandes dessinées dans une bibliothèque ? quel est le sens du terme "classique" à ce niveau ?

- Quel rôle du passé dans la création actuelle des bandes dessinées ? existe-t-il un valeur documentaire à l'oeuvre ? quelles missions pour les auteurs et éditeurs ?

 

Ce colloque sera ouvert aux enseignants, chercheurs, bibliothécaires, éditeurs, libraires, scénaristes, dessinateurs ou critiques.

 

(source : « La bande dessinée : un « art sans mémoire » ? », Appel à contribution, Calenda, publié le jeudi 08 octobre 2009, http://calenda.revues.org/nouvelle14621.html)

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